Le Jardin aux Etoiles
Riad entre Agadir et Taroudant, au sud du Maroc
Location de vacances chez un résident suisse
Taroudant : les plus belles murailles du Maroc
Surnommée "la petite Marrakech", Taroudant est riche d'une histoire deux fois millénaire. Plus ancienne de mille ans par rapport à la Ville ocre, elle est aussi ceinte de murailles davantage spectaculaires, visibles et complètes. Ces remparts figurent parmi les plus beaux d'Afrique du Nord. On y parvient en quelque 40 minutes en voiture. Privilégiez la route Nationale qui passe par le centre d'Ouled Teima, plutôt que la route express, dont le tracé est plus long.
Faites de terre, de chaux, de graviers et de briques rouge, les magnifiques murailles qui entourent Taroudant constituent une attraction unique. Elles sont complètes, mais en permenance en reconstruction, à un endroit ou à un autre, dès lors qu'elles se dégradent sous l'effet conjugué du soleil, de la pollution et de la pluie (il en tombe... rarement).
On peut en faire le tour sans interruption dès lors qu'une route les longe complètement. Il est ainsi loisible de s'arrêter à tout endroit qui paraît intéressant.
Une forme très agréable de visite consiste à prendre une des calèches qui en proposent la découverte circulaire, donnant l'occasion de voir par exemple la tannerie tarditionnelle installée juste à l'extérieur des murailles (voir la vidéo au bas de cette page). Négociez bien le prix de la balade en calèche au départ !
Notre conseil pour une balade en calèche : Boujemâa (ex-employé du cirque Knie), 00212 6 26 18 58 67
Son buste fut découvert à Volubilis. Il est aujourd'hui exposé au Musée d'archéologie de Rabat.
Une plaisante manière de faire le tour des murailles de Taroudant
Des odeurs et des couleurs...
Deux siècles avant le début de notre ère, le premier roi amazigh connu, Massinissa fonde le royaume de Numidie avec l'aide des Romains.
Il est situé à l'entrée de Taroudant, à gauche lorsqu'on arrive du Jardin aux Etoiles
Epoux de la fille de Cléopâtre, il régna sur un territoire plus vaste encore que celui de Massinissa, au nom de Rome. Un soulèvement berbère obligea les Romains à se retirer du Maroc actuel. Les Vandales, qui envahissent le Maghreb au Ve siècle, ne parviennent pas davantage à soumettre les Imazighen.
L'actuel Maroc constitua une partie importante de ce royaume berbère appuyé par Rome
Elevé par Octavie, il devint l'ami d'Auguste qui lui remit la province de Maurétanie en 25 avant Jésus-Christ. Né en 50 avant ce dernier, il mourut en 23. Au verso de ce denier figure la tête de son épouse Clépâtre Séléné, fille de la grande Cléopâtre et de Marc-Antoine.
Un avant-poste fortifié de l'armée romaine
La plupart des historiens sont d'accord sur le fait qu'il y a près de 2000 ans, Taroudant portait le nom de Vala, qui proviendrait de celui d'une Romaine ou d'une Syrienne déifiée, représentant la beauté. C'était un avant-poste fortifié de l'armée romaine en plein territoire ennemi. Les Berbères qui le peuplaient étaient encore largement nomades et se livraient à une lutte sans merci contre les Romains. Vala se trouvait dans la zone des Gétules, située au sud de la Maurétanie tingitane.
La présence romaine dans l'actuel Maroc ne fut pas négligeable. Les ruines de Volubilis sont là pour en témoigner avec éclat.
Le nom "Vala" est toujours populaire à Taroudant. Une association nommée Opéra des arts expressifs a organisé dans la ville du Souss la première Rencontre Vala pour la danse et l'expression à destination des jeunes amateurs de hip-hop. Un restaurant situé à l'entrée de la ville se nomme Vala. Il est traditionnel... et assez bien.
Dirigée par Aziz, une société de construction porte aussi cette dénomination. Il en est de même d'une menuiserie métallique et d'une école privée de coiffure et d'esthétique. Sur Facebook, on trouve une Association Gnaoua Vala - Taroudant qui regroupe des musiciens traditionnels. Le groupe Vala Wind fait de la bonne musique et rend ainsi hommage à sa ville.
Six kilomètres de remparts
Les remparts mesurent six kilomètres de longueur. Ils permettent le passage par neuf portes voûtées d'architecture mauresque, disposées principalement aux points cardinaux. Pas moins de 130 tours et de 19 bastions d'angle s'y imbriquent, ce qui fit de la ville une citadelle imprenable tout au long de sa longue histoire. La petite ville berbère fortifiée qui succéda, bien plus tard, à l'avant-poste romain, passa sous le contrôle des Almoravides au 11e siècle. Elle reprit sa liberté à l’époque des Almohades, avant sa destruction au 14e siècle par les Mérinides.
Fondateur de la dynastie saaadienne, Mohammed Cheikh Saâdi en fit sa capitale et une base pour ses offensives contre les Portugais installés à Santa Cruz du Cap Ghir, c'est-à-dire l'Agadir actuelle. Portée par ses exportations de la canne à sucre produite dans la vallée du Souss, ainsi que son statut de centre caravanier, Taroudant vécut un âge d’or jusqu’au 18e siècle.
Cette période faste s'interrompit lorsque le port d'Agadir fut fermé en 1760, ayant été supplanté par celui d'Essaouira. Il s'ensuivit des siècles de marasme. Le développement du tourisme durant la seconde partie du 20e siècle redonna enfin de l'éclat à l'ancienne capitale saadienne.
Un musée qui reste à imaginer
Le musée qui expliquerait l'origine des remparts, leur importance stratégique à travers les siècles et leur fragilité architecturale reste à imaginer. Le Palais de Claudio Bravo, oeuvre éminemment privée s'il en est, supplée aux carences du secteur public. C'est un lieu à visiter en priorité par tout visiteur du Souss et spécialement de Taroudant.
La récente restauration de l'enfilade des portes de la casbah montre le bon chemin que devraient prendre les autorités roudanies chargées du tourisme. Jusqu'ici délabrées, celles-ci brillent désormais d'un nouvel éclat dans la nuit roudanie. Un beau travail d'artisanat a été réalisé. La porte principale se nomme Bab Sedra, c'est-à-dire "la porte du sédra", du nom du petit arbuste typiquement marocain qui donne des baies, duveteuses lorsqu'elles sont séchée, et qui se mangent. D'autres prétendent qu'il s'agit de la porte du cèdre.
Le plafond est construit selon la méthode traditionnelle qui utilise un assemblage de poutres de bois perpendiculaires qu'on retrouve un peu partout dans la région. Il y aurait déjà ici de quoi expliquer, par des panneaux, quelques-uns des aspects du patrimoine culturel roudani !
Fin 2015, un Espace de la mémoire de la Résistance et de la libération du Maroc s'est ouvert au nord de la ville, à proximité de la Faculté polydisciplinaire. Mais, malgré les vélléités passagères de milieux associatifs, les autorités locales semblent incapables de porter le grande réalisation que Taroudant mériterait. Et pourtant, le Palais Dar El Baroud serait de nature à offrir à la cité la destinée utile, voitre de prestige qui lui manque tant.
Comme dans l'ensemble du Royaume, les juifs ont quitté la région lors de l'indépendance du Maroc, alors même que le tout nouvel Etat d'Israël les appelait. L'ancienne communauté israélite est aujourd'hui à la recherche de son identité à Taroudant et dans les alentours. On peut d'ailleurs encore visiter le cimetière juif, ainsi que l'ancienne synagogue, transformée en un magasin d'antiquités nommé Aladin, très beau et assez cher.
Elles sont placées de manière très régulière tout au long de l'enceinte.
Telles qu'elles apparaissent lorsqu'on arrive du Jardin aux Etoiles, en ayant emprunté soit la route Nationale, soit la route express.
Cet hôtel et son restaurant, qui fut excellent, sont adossés aux murailles.
Rénovée récemment.
Dans son état au début du 20e siècle.
Ils sont caractéristiques des murailles du Maroc. Photo Martine Hervé
Une manière agréable de découvrir les murailles de Taroudant.
Ici une porte de bois et une fenêtre avec fer forgé typiquement berbères.
Carte de la ville de Taroudant. Cliquez pour agrandir !
Pas aussi belle à l'intérieur qu'à l'extérieur
Pour un visiteur, il n'est pas facile de s'y retrouver, à l'intérieur des murailles de Taroudant. La carte Google Maps ci-dessus donne les clés de la cité aux cinq portes qui revendique 80'000 habitants. Cliquer pour l'agrandir.
Le caractère très typique de cette grosse bourgade animée plaît à nombre de visiteurs. Aux yeux de beaucoup, Taroudant n'est malheureusement pas aussi belle de l'intérieur qu'elle ne l'est de l'extérieur. Certains endroits, comme le parking à ciel ouvert situé au sud de la place Assarag, dont nous parlons ci-dessous, sont sales.
La visite du souk berbère, à proximité de la place Tamalklat, est néanmoins parfaitement digne d'une visite, ainsi que le montre l'une des vidéos ci-dessous.
Autre curiosité méritant d'être vue : la tannerie, ses mystères et les multiples opérations qui s'y déroulent. On peut y conclure de bonnes affaires..
De nombreuses maisons d'hôtes ont été aménagées ces dernières décennies à l'intérieur des ramparts. Elle ne sont néanmoins pas visibles du premier coup d'oeil. Au Maroc, on cache ce qu'on a de plus précieux, et Taroudant n'échappe pas à la règle.
Le centre de la ville
La place Assarag constitue le centre de la ville et de la vie. On y parvient, en ligne droite, par la porte ouest, nommée Targhount. Il peut arriver qu'en voiture vous vous trouviez coincé dans une toute petite rue, évidemment non équipée du signal "voie sans issue", qui ne vous laissera pas d'autre choix qu'une marche arrière délicate. Mais on vous aidera : il se trouvera toujours quelques Marocains prêts à vous aider et vous donner des conseils... plus ou moins avisés.
Tous les bâtiments administratifs, qui sont contemporains et souvent assez prestigieux, ainsi que la plupart des banques ont été construits à l'extérieur des remparts, sur la route de Ouarzazate. Là, c'est nettement plus facile du point de vue de la circulation, mais moins typique.
Farah Dibah et Jacques Chirac
D'assez nombreuses personnalités demeurent toute l'année ou une partie de celle-ci dans la cité aux remparts. Parmi celles-ci : Farah Diba, ex-impératrice d'Iran, "reine" de Taroudant.
L'ancien président français Jacques Chirac et son épouse Bernardette ont longtemps été les hôtes de la Gazelle d'Or. Ils ont ensuite fréquemment séjourné à Agadir, avant que leur santé ne se dégrade, en 2016.
Grande dame de la littérature française, Marguerite Yourcenar effectua deux séjours à Taroudant, en 1981 et en 1987. Son souvenir envoûtant rôde encore au Palais Salam.
Taroudant et ses alentours ont servi de cadre au tournage de films. La célèbre comédie Ali Baba et la 40 voleurs, avec Fernandel, a été tournée principalement à la Palmeraie toute proche de Tiout. Plus dramatique, Agadir-Bombay, qui traite du sujet délicat de la prostitution au Maroc, a eu pour cadre non seulement Agadir, mais aussi Taroudant, cité d'origine du personnage principal, Imane, et du père de la réalisatrice franco-marocaine Myriam Bakir.
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