Le cinéma Salam d'Agadir (photo ci-dessus) est l'un des témoignages emblématiques qui subsistent de la destruction de la ville provoquée par le tremblement de terre du 29 février 1960, qui fit 15'000 morts. Situé à proximité de l'artère la plus active de la ville, l'avenue Hassan II, non loin de la place des taxis, ce vestige, qui est devenu une ruine et n'est plus utilisé comme cinéma, a été racheté par des promoteurs immobiliers. Mais ne devrait-on par le conserver et en faire par exemple un musée ?
Une association, nommée Izorane N'Agadir, qui regroupe des rescapés du fameux séisme, a lancé la procédure de protection de ce patrimoine qui, souligne l'association, présente un intérêt tant du point de vue historique que culturel.
Une pétition a en outre été lancée pour demander que le cinéma Salam figure parmi les sites classés de la ville. Est-il toutefois encore temps ?
L'une des idées qui a été lancée consisterait à faire du cinéma Salam un musée. Agadir, ville touristique, en manque cruellement. Il existe bien le Musée municipal du patrimoine amazigh, qui regroupe certes des objets de valeur. Mais sa muséographie laisse à désirer.
Une autre surface d'exposition - mérite-t-elle le nom du musée ? - se trouve à l'entrée du Jardin Olhao, au nord de la ville, à proximité de l'avenue des FAR. Notre photo ci-dessus montre l'entrée de ce bâtiment, très joliment construit selon la méthode berbère utilisant la pierre de l'Anti-Atlas.
Comme on le voit, l'intérieur n'est pas d'une richesse extraordinaire. On y voit néanmoins des témoignages photographiques intéressants du fameux tremblement de terre. Les surfaces dignes d'un musée que pourrait offrir le cinéma Salam sauvé de la démolition pourraient constituer un lieu idéal afin de retracer cet événement qui modifia complètement l'aspect et la destinée d'Agadir.
Esprit résolu demandé
L'histoire de la cité à travers les siècles et sa projection vers l'avenir pourraient donner lieu à d'autres présentations passionnantes, pour autant que leur style s'inspire suffisamment des méthodes interactives actuelles.
Il y a toutefois encore loin jusqu'à la concrétisation de ces hypothèses. Mais sait-on jamais. Avec un esprit de résolution très volontaire, on parvient parfois à ses fins. Même au Maroc !
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