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Photo du rédacteurJean-Luc Vautravers

L'incroyable histoire de la Gazelle d'Or: son inspiratrice se croyait propriétaire...

Dernière mise à jour : 15 nov. 2020


La Gazelle d'Or, à l'entrée  de Taroudant lorsqu'on arrive de l'autoroute de Marrakech.

C'était le mythique hôtel de Taroudant et du Souss. C'est devenu un sujet à la rubrique des people déchus qui alimentent les magazines pour salons de coiffure. La Gazelle d'Or n'est plus la propriété de son inspiratrice, la pauvre Rita Bennis (photo ci-dessous), qui s'y croyait, au propre et au figuré...

Rita Bennis (photo Vanity Fair, Thomas Humery)
Rita Bennis

Sur son site Internet, "Vanity Fair France" raconte avec force détails l'aventure rocambolesque survenue à l'ex-reine de l'hôtellerie roudanie qui attirait les stars pour faire de la Gazelle d'Or une légende, tout en regardant de haut ses clients dépourvus du label VIP.


Décision de justice


Le 16 avril dernier, la Cour de cassation marocaine a tranché de manière définitive (mais qu'il ne sera pas, en réalité). Aux yeux de la justice, la Gazelle d’Or appartient à un milliardaire saoudien établi à Marbella, Mishaal Adham.


Ce dernier est le fils de feu Kamal Adham, que "Vanity Fair France" décrit comme le beau-frère de l'ex-roi Fayçal d'Arabie saoudite, chef des services secrets du royaume jusqu’en 1979, puis "conseiller de l’ombre, proche du Mossad et de la CIA". Cet homme d'affaires actif dans le pétrole, la construction, les médias est devenu milliardaire.


Lors de la création de la Gazelle d’Or, souligne "Vanity Fair", quatre actions auraient été cédées à Rita Bennis "sans que les autres associés en soient informés par lettre recommandée, comme l’imposent les statuts de l’entreprise". Pour la justice marocaine, cette irrégularité originelle, ajoutée à des soupçons de faux, rend nulles les décisions prises par la suite en assemblée générale.


Prix surfaits


Voilà pourquoi Rita Bennis est déchue. Voilà pourquoi l'équipe mise en place par Mishaal Adham dirige désormais l'hôtel, mais avec un savoir-faire tout relatif.


En février dernier, des hôtes allemands du Jardin aux Etoiles se sont risqués à la Gazelle d'Or, malgré l'avertissement de notre intendant. Le montant abracadabrantesque de l'addition découlant des malheureuses minuscules soles servies avec deux ou trois brins de verdure suscite encore aujourd'hui leur hilarité.... Pas étonnant que la chute soit désormais programmée.


Chirac et les autres

Celui dont la douloureuse s'est révélée moins vertigineuse se nomme Jacques Chirac. Fidèle à la Gazelle d'Or depuis 1985, alors qu'il est maire de Paris, l'ancien président français y a résidé chaque année ou presque, pour le Réveillon ou à Pâques (photo ci-dessus, entourant Rita Bennis et Bernadette Chirac). Selon "Vanity Fair", la famille Chirac n'a jamais déboursé un sou. C'est le roi du Maroc qui a toujours réglé l'addition... Aujourd'hui, la santé de Jacques Chirac a décliné. Mohammed VI met une villa de son ancien Palais royal d'Agadir à destination du couple. De façon toujours aussi gracieuse...


Une liste impressionnante de VIP


De David Rockefeller à Catherine Deneuve, de Sarah Ferguson à Alain Juppé, l'enquête menée par "Vanity Fair" dresse la liste impressionnante des VIP qui ont séjourné dans le palace roudani, en ouvrant - ou non - leur portefeuille, et en contribuant toujours à la réputation mystérieuse de ces lieux dit enchanteurs.


Ces derniers ne sont toutefois pas situés dans "cette vallée du Drâa d’un autre siècle", comme l'affirme "Vanity Fair", dont les connaissances géographiques sont lacunaires. Taroudant n'a pas pris le tapis volant pour se déplacer et est toujours bien au coeur de la vallée du Souss !

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