Un nouveau souk vient d'être inauguré dans la banlieue sud d'Agadir, à Inezgane. Le marché municipal nommé Al Houria est situé entre le Golf Royal et l'un des deux supermarchés Marjane du grand Agadir. Selon la Chambre de commerce, d'industrie et de services d'Agadir, il a nécessité un investissement de l'ordre de 211 millions de dirhams, soit quelque 21 millions d'euros.
Le nouveau souk d'Inezgane, dont le nom signifie à la fois "Liberté" et "Femmes du paradis", occupe une superficie de huit hectares. Il est aménagé sur deux étages et comprend de la place pour 1'628 unités de commerce (voir la vidéo ci-dessous). Mais beaucoup d'entre elles sont actuellement encore vides.
La construction du souk Al Houria a été déléguée par la commune d'Inezgane à la société privée Brothers center shop. Elle a fait couler beaucoup d’encre et de salive. La Cour régionale des comptes avait en effet relevé de nombreuses anomalies dans son exécution, d'où la durée très longue de son aménagement. L'odeur détestable de la corruption...
Décongestionner le trafic
Le but de la commune d'Inezgane consiste à décongestionner le centre de la ville. Le trafic automobile y est engorgé, vu la présence de différents souks anciens au coeur de la cité. Le marché municipal d'Inezgane qui vient d'être inauguré devrait participer à ce objectif, de même que le nouveau marché de gros, fruits et légumes.
Situé juste à côté, le nouveau marché de gros ne doit pas être confondu avec le marché municipal. Il génère une activité considérable. Inezgane est en effet la deuxième zone commerciale du Maroc après celle de Casablanca. Quarante à 50 camions quotidiens de fruits et légumes y partent vers toutes les villes du pays. Globalement, on estime que de 200'000 à 400'000 tonnes annuelles sont écoulées à partir de cette ville. Ce secteur économique fait vivre 30'000 personnes.
Pour les responsables de ces deux nouvelles réalisations, il convient encore d'assainir la gestion des autres marché locaux et de lutter contre une forte résistance au changement, pour qu'elles soient utilisées et remplacent des commerces à l'image et aux conditions d'exploitation que les Marocains eux-mêmes qualifient de moyenâgeuses. Reste le prix des nouvelles locations, que certains estiment ne pas pouvoir se payer.