Face à la menace terroriste, qui n'exclut plus aucun pays, le Maroc n'hésite pas. Le Royaume prend les grands moyens pour assurer la sécurité de ses habitants et des touristes. Des cellules terroristes sont démantelées sans pitié sur son territoire et des mesures concrètes, comme l'installation de portiques et de caméras, sont prises dans tout le pays. Ex-chef du Commandement américain pour l'Afrique, le général William Ward vient de féliciter le Royaume pour sa stratégie et son "très bon travail", qui déborde d'ailleurs de ses frontières.
Organisme chargé de la lutte anti-terroriste, le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) procède à des démantèlement qui s'enchaînent.
Arrestations successives
Il y a quelques jours, le Bureau a arrêté quatre anciens détenus originaires de Meknès, Tétouan, Martil et Akouray. Ceux-ci ''planifiaient une série d'attaques terroristes ciblées''. Le 2 février, le BCIJ mettait la main sur une cellule formée de sept terroristes présumés actifs à Marrakech, Laayoune et Boujdour. Les suspects comptaient rejoindre la branche de l'organisation Etat islamique en Libye, via les frontières du Maroc et de la Mauritanie.
Le 8 janvier, le Bureau marocain démantelait une cellule terroriste composée de sept extrémistes près de Casablanca. Le chef de la cellule était en lien direct avec des dirigeants de Daech en Syrie et en Irak, afin de coordonner le recrutement et l'envoi de combattants marocains dans les camps de l'organisation terroriste avant que ceux-ci retournent au Maroc pour y perpétrer des attentats.
Un arsenal de mesures
Selon le Ministère de l'intérieur, quelque 140 cellules terroristes ont été mises hors d'état de nuire de 2002 à 2015. L'efficacité du Maroc s'explique par l'existence déjà ancienne de plusieurs types de forces de l'ordre, mis en place sous le règne de Hassan II. Ce dispositif, critiqué à l'époque mais apprécié aujourd'hui, a été complété en 2015 par un plan nommé "Hadar" (vigilance). La loi a été rendue encore plus sévère et des dizaines de peines de prison ferme ont été prononcées. On ne badine pas avec le terrorisme au Maroc !
Le Royaume ne s'arrrête toutefois pas là dans sa volonté d'endiguer la menace terroriste, bien que celle-ci commence à être critiquée par certains défenseurs des droits de l'homme. Depuis le fin de l'an dernier, des portiques électroniques ont été installés dans les lieux sensibles du point de vue touristique. C'est particulièrement visible à Agadir, où l'on voit aussi des patrouilles armées quadriller l'aéroport comme le bord de mer. Nous avions déjà expliqué pourquoi un massacre comme celui commis à Sousse, en Tunisie, ne pourrait pas avoir lieu dans la ville berbère.
Matches de football encadrés
Dans toutes les villes importantes, des fouilles systématiques des sacs et des objets des visiteurs se multiplient. Les missions étrangères et les centres linguistiques du Royaume viennent de faire appel à des agents de sécurité supplémentaires.
Les matches de football seront aussi plus fortement encadrés. La Société nationale de réalisation et de gestion des stades (SONARGES), qui assure déjà la gestion des stades d'Agadir, Marrakech et Tanger, verra sa compétence élargie à tous les stades accueillant des matches de première division. Il est question de l'installation de tourniquets, de sièges numérotés et de caméras de surveillance.
Expertiste marocaine saluée
Dans une interview donnée à la chaîne Medi1TV, le directeur du BCIJ, Abdelhak Khiame, vient de confirmer officiellement la nouvelle que les médias avaient déjà propagée : en novembre dernier, c’est bien le Maroc qui a informé Paris que les auteurs des attentats appartenaient à la filière belge de Molenbeek.
Le Royaume a ainsi pu communiquer à la France que l’animateur de ce groupe se nommait Abdelhamid Abaaoud et qu’il était toujours à Paris et précisément à Saint Denis. D'après Abdelhak Khiame, "ces informations ont pu éviter d’autres attentats". Peu après ces événements, le roi Mohammed VI a d'ailleurs été reçu à l'Elysée pour y recevoir les remerciements du président de la République. Les deux hommes se reverront le 17 février.
L'"expertise" marocaine en matière de lutte contre le terrorisme est saluée de tous côtés, en particulier par les pays européens en butte aux menaces djiadistes. Cette expertise explique pourquoi le Maroc n'est pas un pays dangereux pour les touristes.