La première des quatre centrales solaires Noor (lumière en arabe) a été mise en service en grandes pompes, le 4 février 2016, par le roi Mohammed VI. En novembre 2009, le Maroc avait dévoilé ses batteries et annoncé cinq sites. Lorsque l'ensemble du projet aura été réalisé, en 2020, Ouarzazate et le Maroc posséderont le plus grand site de production solaire multi-technologique du monde. Et pourtant, aucune visite publique n'est possible, alors que Ouarzazate entend développer son tourisme !
Ainsi que le montre notre carte Google ci-dessus, la Centrale solaire Noor 1 est située au nord de Ouarzazate, face à l'Atlas. De la cité berbère, ou plus exactement de la kasbah Dar Daif, que nous recommandons pour un séjour dans cette cité, on y accède en une demi-heure.
Emblème mondial
L'idée d'un circuit solaire a été lancée, mais rien de concret n'est proposé pour l'instant. C'est bien regrettable, tant il est vrai que Noor, dont la première étape couvre 480 hectares, et qui à terme s'étendra sur 3'000 hectares, se profile comme l'un des emblèmes mondiaux du développement durable.
Lorsque les quatre unités de la centrale solaire de Ouarzazate seront terminées, elles produiront 580 MW par année. D'autres centrales solaires couvriront l’ensemble du territoire national : Aïn Beni Mathar, près de Taza, Sabkhate Tah, près de Tarfaya, Foum Al Oued et Boujdour, dans les provinces du Sud.
La dépendance aux combustibles fossiles dont le Maroc est importateur à plus de 95 % sera fortement réduite, à quelque 60 % en 2020 déjà. Le solaire, l'éolien et l'hydraulique produiront chacun une part de 14 % des besoins. Le charbon sera réduit de 34 à 26 % et le fioul de 24 à 14%.
Financement européen et multilatéral
Noor est une réalisation marocaine. Elle découle du plan Desertec, projet pharaonique qui entendait construire un immense chapelet de centrales thermiques de la Jordanie au Maroc, sans émission de CO2. Le financement, lui, est rendu possible via des sources étrangères. La preuve que le Maroc et le projet Noor sont crédibles.
L'Agence française de développement, le groupe bancaire allemand KFW et la Banque européenne d'investissement ont accordé des prêts s'élevant à 100 millions d'euros chacun, soit un total de 300 millions d'euros. Le groupe KFW a par ailleurs accordé un don de 15 millions d'euros. La Commission européenne a mis 30 millions dans la corbeille de la mariée, également sous forme de don.
La Banque mondiale a concédé un prêt de 500 millions et la Banque africaine de développement un prêt de 100 millions d'euros.