L'information est sortie en 2010 et a fait du bruit à l'époque. Et elle suscite aujourd'hui encore un choc, lorsqu'on l'apprend. L'hebdomadaire belge "Knack" avait affirmé que Adolf Hitler portait un gène originaire de l'Est africain, que l'on retrouve surtout chez les Chleus (les Berbères de la région d'Agadir), ainsi que chez les Juifs, les Ethiopiens et, dans une moindre mesure, en Sicile et dans les Balkans.
Hitler a exterminé six millions de Juifs dans les camps de concentration (ci-dessus celui de Birkenau), mais il partageait un même gène avec eux ! Voir pour preuve l'article paru en néerlandais à l'adresse https://www.knack.be/nieuws/wetenschap/hitler-was-verwant-met-somaliers-berbers-en-joden/article-normal-10083.html Il y est en particulier précisé que "l'haplogroupe de Hitler est le deuxième haplogroupe le plus courant chez les Juifs ashkénazes".
Un hasard et une seule race humaine
Si le Führer de sinistre mémoire était lié génétiquement aux Juifs et aux Chleus, cela ne signifie toutefois pas qu'il était juif ou chleuh ! Cette parenté génétique montre en revanche la vacuité de sa théorie d'une hiérarchie des races pures.
Lui-même n'était pas l'Aryen qu'il célébrait, par exemple dans ses discours enflammés à Nüremberg, devant une foule en délire (photo ci-dessus), mais, selon ses propres critères, était issu d'une race dite "inférieure" !
Pour ceux qui l'ignoreraient, dans le langage populaire, les Allemands (surtout ceux de la période nazie) sont nommés péjorativement Boches, Chleus, casques à boulons, entre autres amabilités. Mais c'est tout à fait par hasard qu'il se trouve qu'une partie des Berbères porte un nom synonyme d'Allemand.
Entre-temps la science a établi la vérité : il n'existe qu'une race humaine, qui a ses racines sur le continent africain, ce qui met à mal toutes les théories racistes.
Le Maroc lui-même fait partie de la chaîne humaine la plus ancienne. Au printemps 2017, cinq squelettes fossiles de 315'000 ans de l'Homo sapiens, ancêtre de tous les humains, ont été découverts à Jebel Ighoud, au nord-ouest de Marrakech.
L'hebdomadaire belge Knack.be s'était basé sur des tests d'ADN effectués à la demande d'un journaliste et d'un historien belges, Jean-Paul Mulders et Marc Vermeeren. Ceux-ci ont établi qu'un groupe du chromosome de la famille du père d'Hitler, Aloïs (ci-dessus à gauche, au centre son épouse Klara et à droite le futur dictateur), se nomme E1b1b et représente la plus récente migration majeure d'Afrique vers l'Europe.
Pour parvenir à ce résultat, il a fallu obtenir des traces ADN de deux arrière-petits-neveux de Hitler, vivant aux Etats-Unis et dont le lien avec Hitler ne fait aucun doute, et de 36 Autrichiens supputés génétiquement proches de la famille Hitler.
Une parenté a pu être établie entre les uns et les autres et l'haplogroupe commun est apparu.
Le crâne du monstre
Ces résultats sont toutefois contestés. Pour en avoir le cœur net, le magazine belge estime qu'une analyse de l'ADN de Hitler lui-même serait souhaitable.
A Moscou, les archives des services secrets auraient gardé une mâchoire et une partie du crâne de Hitler, percé de trous de balles (ci-dessus). Problème : l'authenticité de ces reliques fait elle-même l'objet d'une controverse !
Question de nuances
Ajoutons que le même journaliste belge Jean-Paul Mulders avait affirmé en 2009 que des expertises d'ADN avaient établi que Hitler n'était pas de grand-père juif. Les résultats des études de 2009 et de 2010 ne sont pas contradictoires. Celle de 2010 avait abouti à la conclusion qu'une partie du chromosome de la famille Hitler se retrouvait chez certains juifs. Cela ne fait pas de Hitler un Juif, comme cela ne fait pas de lui un Chleuh. Ce sont des nuances importantes !
Il n'en demeure pas moins que le dictateur nazi qui s'est piteusement suicidé sous Berlin en feu avait tout faux, lui dont les cheveux noirs n'avaient pas grand chose d'aryen, foi de Science.
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