La ville d'Agadir est actuellement présidée par un maire de toute première dimension, Aziz Akhannouch, également chef du gouvernement marocain après son triomphe électoral de 2021. Certains de ses prédécesseurs ont laissé un excellent souvenir. C'est le cas de Brahim Radi, qui siégea à la tête de l'Hôtel de ville durant pas moins de 15 ans, de 1977 à 1992.
L'année 1976 marqua le basculement d'Agadir à gauche. Tenue jusque-là par le Parti Fdic, ancêtre du RNI actuel d'Aziz Akhannouch, la ville donna le pouvoir aux socialistes de l'USFP, qui en firent leur bastion durant 39 ans.
Selon certains analystes, cette mainmise fut facilitée par l'augmentation du nombre de circonscriptions électorales, qui eut pour effet de faire élire davantage de conseillers du parti à la rose. Sous Hassan II, le Maroc traversait alors les années de plomb. Dans ce contexte, le bras droit du souverain, le tout puissant Driss Basri, aurait cédé le Souss et sa capitale à la gauche.
Parallèlement, les bidonvilles et les irrégularités d'origine immobilière se multiplièrent à Agadir. Les premiers disparaîtront toutefois il y a une quinzaine d'années.
Intègre
Brahim Radi naquit à Anza, aujourd'hui quartier nord d'Agadir, où son père exploitait une carrière. Il était issu du monde de l'enseignement, où il occupait un poste administratif important.
Les élections de 1976 virent la désignation à la mairie d'un autre enseignant socialiste, nommé Lachgar. Le Conseil constitutionnel invalida toutefois cette élection en raison d'achats de voix. Un an plus tard, adjoint au maire invalidé, Brahim Radi accéda à la mairie.
Largement considéré comme un homme intègre, discret et capable, il céda sa place, 15 ans plus tard, en 1992 à un autre enseignant, Mohamed El Oouatiq, tout en conservant une fonction de conseiller municipal. L'USFP préserva sa majorité lorsqu'en 1997 Mohammed Bouzidi, toujours sorti du vivier de l'enseignement, succéda à El Ouatiq.
En 2003, l'USFP conserve encore la mairie, lorsque Tariq Kabbage, personnalité forte, homme d’affaires et fils d'Abbès Kabbage, célèbre nationaliste, est élu à la magistrature suprême d'Agadir. Il se forgera une réputation d'honnêteté, mais aussi d'efficience. C'est lui qui est à l'origine du projet de Trambus.
L'année 2009 voit à la fois le décès de Brahim Radi et la confirmation de son camarade Tarik Kabbage, qui restera en fonction jusqu'en 2015, date à laquelle les islamistes du PJD firent élire l'inénarrable Salah El Malouki, dont l'incompétence fut largement brocardée et ouvrit un boulevard au retour du RNI.
Maire au mandat jusqu'ici le plus long, homme respecté, Brahim Radi a donné son nom à la grande salle de l'Hôtel de ville.
Récemment rénovée, dotée d'installations de dernière génération, cette salle d'une capacité de 350 personnes (photo) accueille de nombreux événements, notamment des projections. On peut en effectuer la visite virtuelle.
Fille de Brahim Radi, Widad Radi est connue à Agadir pour figurer parmi les meilleurs physiothérapeutes de la ville, à l'enseigne d'Agadir Kine.
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