Si le Maroc possède aujourd'hui un si fort pouvoir d'attraction, les raisons en sont multiples. Elles remontent également à des événements anciens. Les héros de la Seconde Guerre mondiale ont ainsi marqué le Maroc dans le subconscient des foules.
Charles de Gaulle domine toute l'histoire de France, lui qui fut à la fois libérateur et bâtisseur, celui de la Ve République, encore debout aujourd'hui.
Avec qui le Grand Charles se tient-il, toujours si droit, au propre comme au figuré, sur la photo ci-dessus prise en 1942 ? Alors chef de la Résistance, général rebelle condamné à mort, il est reçu par le sultan Sidi Mohamed ben Youssef, futur Mohamed V, et un adolescent filiforme, son fils Hassan. C'est-à-dire par le grand-père et le père du roi actuel. Et, forcément, l'arrière-grand-père et le grand-père du prince héritier Moulay El Hassan. Le sultan sera d'ailleurs fait Compagnon de la Libération.
Sunset over the Atlas Mountains
Le vieux lion britannique Winston Churchill était un roc. Mais aussi un artiste et un aristocrate iconoclaste. Pas étonnant qu'il été été si puissamment attiré par le Royaume du couchant. En 1935 déjà, il peignait les palmiers et les cyprès de "Sunset over the Atlas Mountains” (ci-dessus) depuis son balcon de l'hôtel La Mamounia à Marrakech. Une oeuvre magnifique, qui a très bien traversé le temps.
Dans une lettre assez émouvante adressée à son épouse Clementine Churchill, il raconte qu'il a devant lui le plus beau paysage du monde et qu'il aimerait tant que sa femme soit à ses côtés. Le palace marrakchi garde la trace éternelle de Churchill, sous la formme d'une immposante statue. Fermé pour cause de travaux, il devrait rouvrir tout prochainement ses portes, rajeuni par la grâce de Jacques Garcia.
En 1943, alors que les combats faisaient rage, celui qui allait si puissamment contribuer à terrasser Hitler fit partager sa passion du Maroc au président américain Franklin D. Roosevelt lors de la conférence de Casablanca. Son amour du Maroc ne se démentit pas. On le voit (ci-dessus), presque 20 ans plus tard, accueilli avec les honneurs à l'aéroport de Marrakech, qui était alors loin de ressembler à l'oeuvre d'art actuelle, qui ne lui aurait sans doute pas déplu.
Le 27 février 1959, soit un an avant le terrible tremblement de terre qui fit 15'000 victimes, le vieux Lion débarqua à Agadir en compagnie de l'armateur grec Aristote Onassis et de l'immense cantatrice Maria Callas.
Le souvenir de Churchill survit à sa disparition. Des expositions rassemblent certaines de ses toiles et les salles aux enchères voient ses tableaux prendre des hauteurs parfois stratosphériques.
Des orientalistes comme Hubert Lyautey et Jacques Majorelle (L'amour du Maroc, du militaire Hubert Lyautey au peintre Jacques Majorelle) peuvent aussi être considérés comme des précurseurs et des initiateurs. Le maréchal du Protectorat n'a d'ailleurs pas disparu de la scène marocaine. Il parade toujours à cheval devant le consulat général de France à Casablanca (ci-dessus). Majorelle, lui, a laissé un autre monument : son jardin de Marrakech.
Sorti en 1942 aux Etats-Unis, mais après la guerre en Europe, le mythique film "Casablanca" (voir extrait vidéo ci-dessus) réunissait Humphrey Bogart et Ingrid Bergman. Il a beaucoup fait pour inscrire une certaine magie du Maroc dans les esprits, bien qu'aucune de ses scènes n'y ait été tournée. Le titre avait simplement été choisi pour évoquer une destination lointaine et exotique !
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