Je m'étais élevé contre les malfaçons que j'avais observées dans plusieurs des pièces que l'équipe d'Ali de Taroudant était en train de terminer. L'un des internautes qui a commenté ma colère a parlé de "travail de cochon". Examen détaillé fait sur place, il se révèle que c'est malheureusement le cas. Le nouveau spécialiste du tadelakt que j'ai engagé, Karam d'Agadir, est formel : les couleurs qui ont été mélangées ne peuvent pas être corrigées.
C'est le cas dans la chambre Agadir, tant au centre qu'à droite. En conséquence, les deux murs bruns ont dû être totalement décrépis, avant d'être refaits à neuf. En revanche, comme je l'avais déjà dit, les traces de tadelakt qui se trouvent sur la frise ne posent pas un problème particulier. Elle seront recouvertes de peinture à la fin des travaux.
Il est aussi apparu que les ouvriers d'Ali avaient très mal réalisé la couche de fond qui supporte ensuite le tadelakt. Il était bombé à de nombreux endroits, comme sur la première photo. Si on avait apposé du tadelakt dessus, le précieux revêtement aurait présenté d'affreuses boursouflures. D'autres corrections sont en cours. Les contours du tadelakt jaune de la douche Tiznit seront finement refaits. L'arc brisé du miroir sera dégagé. La balustrade de la chambre Agadir est maintenant horizontale. Inutile de souligner que le montant qui restait dû n'a pas été payé.
Le mur de l'escalier de la chambre Agadir a nécessité un nouvel apprêt (deuxième photo), mais dans ce cas l'équipe d'Ali n'y était pour rien. Il aurait en effet fallu poser les terres cuites du sol avant de réaliser le tadelakt. Pour être juste avec Ali, j'ajoute que tout n'a pas été négatif. J'ai par exemple apprécié l'originale coupole en triangle qui surmonte la douche Tiznit.
Mais pourquoi d'autres maîtres d'oeuvre sont-ils satisfaits de son travail ? C'est en particulier le cas de Sven et de Fouzia, propriétaires du Riad Taroudant dont la façade rouge (première photo) est effectivement une réussite ?
Mon explication de cette mésaventure est la suivante. Ali et son associé Ahmed n'ont pas réalisé eux-mêmes les travaux que je leur demandais, au contraire de ce que laissaient supposer les essais de couleurs qu'ils avaient effectués primitivement. Vu la distance qui sépare Taroudant d'Ouled Teima, ils ont délégué sur place des ouvriers qui n'étaient pas les plus expérimentés, ainsi qu'en témoignent les nombreuses fentes qui commencent à apparaître sur des surfaces qui, lorsqu'elle étaient fraîches, paraissaient réussies. La deuxième photo montre un de ces ouvriers au travail. C'est un brave homme. Un autre est un voleur : il a dérobé 400 dirhams dans le sac que j'avais déposé dans le patio... Je ne l'ai pas poursuivi, imaginant les turpitudes que devait cacher une telle extrémité.
Ali a prétendu que mon entourage m'avait défavorablement conseillé vis-à-vis de lui et qu'il aurait été mieux inspiré de "motiver" d'aucun par quelques billets... La photo ci-dessus montre le Roudanais en train de s'opposer vivement à Azzedine. Je crois que les protestations de mon entourage n'ont fait qu'accompagner mon insatisfaction préalable. Enfin, expérience faite, je suis convaincu que le côté artisanal du travail d'Ali ne correspond pas à l'exigence de haute qualité de la construction du Jardin aux Etoiles. C'est pourquoi des équipes d'Agadir qui ont l'habitude des standards 5 étoiles des grands hôtels ont été chargées de mettre la dernière main aux travaux de finition.
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