La ville de Tétouan possède un fort potentiel d'inspiration vis-à-vis des artistes. Et cela depuis très longtemps. Au 19e siècle, le grand peintre romantique Eugène Delacroix y fit halte. Il nous a laissé cette huile sur toile nommée "Une rue à Tétouan", qui remonte à 1832.
130 ans plus tard, l'immense surréaliste Salvador Dali peignait "La bataille de Tétouan" (ci-dessus), composition mystique qui fait référence au combat qui opposa Espagnols et Marocains, dans la seconde partie du 19e siècle. Il s'agit d'une huile de grandes dimensions: trois mètres sur quatre. Des clics d'agrandissement ne sont bien entendu pas interdits !
Le génial Catalan ne se déplaça pas à Tétouan. Il s'inspira de cette œuvre monumentale signée de son compatriote Marià Fortuny.
Au départ, désigné par le gouvernement espagnol pour témoigner par le pinceau de la conquête du nord du Maroc, Fortuny fut un peintre d'occupation. Mais, séduit comme tous les artistes par l'intensité de la lumière marocaine, il fut à l'origine du mouvement nommé l'Ecole picturale de Tétouan. Dès le Protectorat espagnol sur le Maroc, en 1912, l’intérêt des peintres étrangers pour Tétouan ne cessa de croître.
Puis aux Espagnols succédèrent tout naturellement des artistes marocains. La première image montre une huile d'Ahmed Benyessf. La deuxième représente un collage et acryl de Bouabid Bouzaid. Ces deux œuvres se situent dans le contexte que je décrivais dans le message des Peintres du Maroc : magnifique palette de styles et de couleurs.
Bien plus tôt que Delacroix et Marià Fortuny, les Romains ont laissé un superbe héritage à Tétouan : des mosaïques que l'on peut admirer au Musée d'archéologie, en face du Palais royal. La dernière image reproduit celle que je considère comme la plus belle : un couple cheminant avec un enfant qui chevauche un âne (à moins que ce ne soit un cheval). Admirez les entrelacs et les torsades tout autour !
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