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Photo du rédacteurJean-Luc Vautravers

Festival des Andalousies atlantiques d'Essaouira : chanter ensemble

Dernière mise à jour : 6 janv. 2020



La 6e édition du festival des Andalousies atlantiques d'Essaouira (voir Essaouira, la révélation et Symphonie d'Essaouira : en bleu et blanc) se tient jusqu'à demain 1er novembre dans l'ancienne Mogador. Jeudi soir, lors de l'ouverture, le flamenco a été à l’honneur avec la fougueuse compagnie espagnole Manuel Gutierrez. L'étonnant rabbin-chanteur Haim Louk a alterné morceaux en arabe et en hébreu. La communion, nous dit-on, a été parfaite avec le public.


Le Festival des Andalousies atlantiques rend hommage au répertoire musical judéo-marocain, né d’une fusion datant de plusieurs siècles. Elle réunit sur la même scène "nos poètes, nos musiciens et nos chanteurs musulmans et juifs pour chanter et danser ensemble", selon la formule d'André Azoulay (ci-dessus), personnalité marocaine de premier plan, conseiller du roi Mohammed VI et président du festival.


A ses yeux, l'art judéo-marocain "donne le meilleur exemple pour faire évoluer les mentalités en allant à la rencontre de l'autre".


Les chanteuses Raymonde El Bidaouia, Marocaine de confession juive actuellement domiciliée en Israël (ci-dessus), et Hayet Boukhriss rendront un hommage posthume à Zohra Fassia, une des figures qui ont milité en faveur de la cohabitation judéo-musulmane au Maroc.

Ci-dessus, cette carte postale montre des artisans juifs (portant la kippa) et travaillant en bonne harmonie avec des musulmans. Il ne faut toutefois pas idéaliser cette cohabitation. Durant des siècles, les juifs furent les victimes de pogroms, comme dans certains pays d'Europe de l'Est. Quasiment chacune des villes du Maroc avait son quartier réservé, le Mellah (voir Visite du quartier juif de Marrakech, le Mellah et Les deux kippas de Marrakech).


Le premier d'entre eux fut édifié à Fès, dans une carrière de sel. Depuis la création de l'Etat d'Israël et l'indépendance du Maroc, les juifs ont quitté en masse le pays. Je n'ai pas ressenti à proprement parler d'animosité des Marocains envers les juifs. Certains collectionneurs marocains se passionnent même pour les objets qui firent le quotidien des juifs au Maroc. En revanche, les Marocains, et je ne connais que peu d'exceptions, manifestent une colère totale, souvent sans nuance ni prise en compte de l'histoire, envers le sionisme et face aux malheurs endurés par le peuple palestinien.


Essaouira est devenue "la ville" des festivals au Maroc. En juin, elle accueille le Festival gnaoua/musiques du monde, qui remporte un énorme succès.


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