Il devait s'ouvrir en 2022, avançait-on. Il n'a toujours pas été inauguré, mais il n'est pas abandonné, bien au contraire. Le centre d'interprétation du site archéologique de Jebel Ighoud, où ont été identifiés les restes fossilisés des plus anciens Homo sapiens connus, sera ouvert en qualité de dernière étape de toute une série de travaux réalisés en faveur de cette commune rurale située à trois kilomètres du site et qui profite à 100 % de cette découverte scientifique ayant révolutionné nos connaissances sur l'origine de notre espèce, plus ancienne de 100'000 ans par rapport aux précédentes connaissances. C'est ce qui ressort de la toute récente visite sur place du ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid. La photo MAP ci-dessus montre ce dernier écouter les informations données au sujet du futur centre, sorte de musée moderne et interactif, appelé à drainer sur place un important tourisme culturel.
Les autorités marocaines ont répondu de manière parfaitement adéquate à l'importance de la découverte de Jebel Ighoud en dégageant une enveloppe budgétaire de 310 millions de dirhams qui contribue à transformer de manière spectaculaire le village d'Ighoud (notre photo) et les conditions de vie d'une population forte de 20'000 âmes, en vue de développer une région jusqu'ici délaissée et de créer de l’emploi en faveur des jeunes.
C'est ainsi qu'une Maison des jeunes a été construite (notre photo). Elle propose des activités dans les domaines du théâtre, de la communication et des médias, de la musique, des arts plastiques, ainsi que de la promotion des valeurs de citoyenneté. Quelque 1'000 jeunes et enfants en profitent.
Un complexe social multidisciplinaire (notre photo) a été réalisé en dix mois pour un peu plus de quatre millions de dirhams (400'000 euros). Cet espace a pour but de rendre financièrement indépendantes des femmes en situation difficile, par le biais d'ateliers de couture, de cuisine et de gestion ménagère, ainsi que de coiffure et d’esthétique. Il comprend aussi une crèche, un pôle d'orthophonie, de kinésithérapie et de psychomotricité destiné notamment aux enfants souffrant de handicap.
Et ce n'est pas tout. En octobre dernier a été inauguré le nouveau siège de la commune, financé par le budget de cette dernière. Une bibliothèque de proximité (notre photo) a fait son apparition, de même qu'une gare routière, un nouveau souk hebdomadaire, des espaces de poterie et de pierres naturelles ainsi que de produits du terroir. Le centre de santé sera doté d'un service des urgences et une maternité sera créée. Le système de collecte des eaux usées a été assaini et l'éclairage public renforcé. Deux terrains sportifs de proximité et un terrain de football ont été ouverts.
Les pouvoirs publics montrent qu'ils entendent favoriser l'accès routier à Jebel Ighoud afin d'en faire une véritable destination de tourisme scientifique et culturel qui se trouvera à moins de deux heures de Marrakech (cliquer pour agrandir notre plan) et à moins de trois heures d'Agadir. Les axes routiers seront élargis. La route provinciale reliant Ighoud et Sidi Chiker sera en particulier renforcée sur 22 km.
La chaussée qui mène d'Ighoud au site archéologique a bénéficié d'un éclairage public de première qualité. Les travaux de construction du centre d’interprétation lui-même ont démarré à fin avril 2021, avec pour objectif de l'achever 18 mois plus tard. Ce délai n'a toutefois pas été tenu, sans qu'une date d'inauguration n'ait été annoncée. Le coût du projet (notre photo) a été arrêté à 30 millions de dirhams (trois millions d'euros).
Le centre d’interprétation donnera à voir l’ensemble des fouilles archéologiques qui ont été réalisées sur place, ainsi que, par exemple, des reconstitutions de l'homme d'Ighoud (notre photo). Un circuit de visite permettra d'approcher la grotte des découvertes, dans le respect de son environnement naturel. Pour les scientifiques, le centre sera aussi un laboratoire de recherche dédié à la préhistoire et à une découverte qui concerne non seulement le Maroc, mais aussi toute l’humanité.
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