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Photo du rédacteurJean-Luc Vautravers

L'amour du Maroc exprimé par Hubert Lyautey et Jacques Majorelle

Dernière mise à jour : 20 mai 2020


En effectuant quelques recherches sur le maréchal Lyautey, dont j'ai parlé dans mon message d'hier intitulé La prière selon le Coran : un rituel pratiqué cinq fois par jour, je suis tombé sur l'illustration de ci-dessus intitulée "Lyautey le Marocain", parue dans "Histoire de France", Editions Gedalge, 1955. Cette oeuvre méticuleuse aux tons chauds m'a interpellé.


Son style évoque étrangement celui du peintre Jacques Majorelle. S'agirait-il d'une composition de l'artiste nancéen ? Majorelle débarqua en tout cas à Marrakech à l'invitation de Lyautey, qui était un ami de son père. Mais je n'ai pu établir jusqu'ici la réalité de mon hypothèse. Si un lecteur possède la réponse, je le remercie de la déposer comme commentaire. La réponse m'a été donnée ultérieurement à la fin de ce message.


Majorelle ne pensait peut-être pas laisser son nom à la postérité en créant le célèbre jardin de Marrakech, à juste titre si admiré et dont j'ai parlé dans mon message Yves Saint-Laurent me donne l'envie de planter le lys de Casablanca. De son vivant, il accéda bien davantage à un statut de peintre et de décorateur reconnu.

Jacques Majorelle a mis le Maroc en scène avec un immense talent. Subjugué d'abord par la ville ocre, il entreprend dès 1921 des expéditions dans l'Atlas. On le voit (ci-dessus), sur une photo prise à Anemiter, sur la route du tizi n'Tichka, non loin d'Ouarzazate. Voici le résultat : une gouache magnifique de luminosité, qui respire la terre marocaine et témoigne de sa maîtrise de l'espace. Intitulée "La kasbah d'Anemiter", elle date de 1941. Majorelle est puissamment inspiré par l'architecture de l'Atlas, les paysages somptueux et la vie quotidienne sous le Protectorat

Les oeuvres de Majorelle empruntent des formats plutôt réduits. Le Marrakchi d'adoption déroge cependant à son habitude lorsque l'administration française lui demande de peindre deux grandes compostions symétriques à l'Hôtel de ville de Casablanca. Il recrée la magie de la fête marocaine : d'un côté "L'Aouache" (illustration ci-dessus), de l'autre "Le Moussem". Nommée également fête des tambours, l'aouache rassemble musiciens et danseurs à l'occasion d'une célébration villageoise ou familiale.


Il y a deux ans, "L'Aouache", dont le format est de 100 x 117 cm, a été acquise dans une vente aux enchères pour 650'000 euros, alors que la mise à prix avait été fixée à 200'000 euros. C'est dire que la cote du peintre français emprunte désormais des sommets ! Et ce n'est que justice. A la même date, d'inspiration également humaniste, l'huile sur panneau "Marché dans une oasis du sud" est partie pour 138'000 euros.


Un clin d'oeil à Majorelle


Le Jardin aux Etoiles comprendra un modeste mais expressif clin d'oeil à Majorelle, que j'ai déniché par hasard dans une galerie. J'en laisse la surprise à mes futurs visiteurs... Indice (et plus que cela...) : cet hommage sera accroché non loin du tableau d'Omar Mourabih que j'ai acheté depuis la rédaction du message Coup de coeur pour l'oeuvre d'un artiste amazigh. Ces deux oeuvres accompagneront celle d'Amina, dont j'ai parlé dans mon message Essaouira, la révélation.


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