La superbe restauration de la Kasbah d'Agadir est couronnée par le Prix européen d'architecture Philippe-Rotthier pour l'architecture vernaculaire. Celui-ci vient d'être attribué à son auteur, la grande dame Salima Naji, qui en incarne l'esprit et la concrétisation et s'est battue contre vents et marées (également humaines...) pour y faire adopter les principes qui lui sont chers : utilisation des matériaux locaux, la terre, la pierre et le bois.
Pas moins de 189 projets internationaux en lien avec l'architecture vernaculaire, c'est-à-dire indigène, avaient été déposés.
Le dossier de Salima Naji (notre photo montage) l'a donc emporté de haute lutte. Le jury présidé par l'architecte et critique visionnaire Maurice Culot a été sensible à la qualité de l'ensemble du projet de résurrection de la Kasbah d'Agadir Oufella (d'en haut en tachelhit).
L'oeuvre accomplie comprend une esplanade aux subtiles différences de niveaux, d'où l'on jouit d'une vue exceptionnelle sur Agadir, ainsi que la respectueuse restauration des murailles de la Kasbah détruite par le terrible séisme de 1960. Bâtis en pierre et en bois, un café et un restaurant devraient bientôt s'ouvrir sur l'esplanade.
Le Prix européen d'architecture Philippe-Rotthier sera remis à la lauréate le 26 octobre à Bruxelles. Il constitue une puissante invitation à visiter ces lieux emblématiques, auxquels on accède principalement par des télécabines. Les visiteurs les plus intéressés feront leur profit de la découverte du parcours sur platelage de bois qu'il est loisible d'effectuer à l'intérieur des murs de la Kasbah. Un itinéraire très réussi, également signé Salima Naji, qui met en valeur de manière opportune la coexistence, réellement vécue au Maroc, entre les trois religions monothéistes. Des points de recueillement (notre photo) s'égrènent tout au long du parcours.
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