Ma visite à la Tour de toile (Ouled Brahim : le gîte rural La Tour de toile en cours de construction) a joué le rôle d'ultime confirmation : après de grandes hésitations et beaucoup de renseignements pris à gauche et à droite, j'ai finalement choisi le pisé pour faire construire les murs de ma maison. L'entreprise chargée des travaux d'Ouled Brahim est la même que celle avec qui j'ai conclu. Elle a donc l'expérience nécessaire. Elle est dirigée par Mohammed Boufass (ici avec son fils Ahmed).
Le pisé a finalement eu ma préférence parce que c'est un excellent isolant contre le chaud et contre le froid. Les Imazighen (Berbères) utilisent cette technique depuis des millénaires, et ce n'est pas pour rien.
Les murs des maisons marocaines traditionnelles sont extrêmement épais : ils atteignent souvent 80 cm, voire davantage. Pour ma maison, vu les techniques actuelles, 40 cm suffiront. C'est la terre de Bhira qui sera utilisée ! Les ouvriers de l'entreprise Boufass en feront des briques, en mélangeant de la terre et de la paille avec de l'eau (photo ci-dessus). Des piliers de béton armé seront disposés tous les trois mètres environ et tiendront l'ensemble, sur le principe d'un grand meccano. Ainsi seront réalisés les principes de la construction antisismique, à même de résister à un éventuel tremblement de terre. Il faut y penser, vu le drame qui s'est produit à Agadir en 1960.
Beaucoup d'eau sera nécessaire
Il faudra beaucoup d'eau pour la construction puis ensuite afin de faire prospérer le jardin. Les conduites d'irrigation qui relient un barrage dans l'Atlas au douar d'Ouled Alioua sont désespérément vides depuis des mois et des mois. L'eau du réseau ? Oui, elle est disponible, mais son flux se tarit et s'interrompt parfois durant plusieurs heures, voire un jour ou deux. En plus, elle finit par être chère, vu les besoins.
Reste l'ancien puits qui figure au cadastre sur le plan de la propriété. Il est désaffecté, n'ayant atteint que les 18 mètres de profondeur, et il a été provisoirement recouvert de branchage, afin d'éviter les accidents.
Jusqu'à 120 m de profondeur
Si l'on veut disposer de ressources abondantes, il faut aujourd'hui descendre à des profondeurs bien plus importantes : 50, 100 voire 120 mètres, comme a dû le faire le curé de la paroisse catholique de Taroudant. Explication : l'eau de la nappe phréatique du Souss s'est raréfiée. Les discussions qui se sont tenues sur place ont porté sur la question de savoir s'il fallait mieux utiliser la méthode classique de creuser un puits - des hommes dotés de pioche élargissent alors l'ouverture mètre après mètre - ou la méthode dite moderne, qui consiste à creuser une ouverture plus restreinte à l'aide d'une machine perceuse.
Comments