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Photo du rédacteurJean-Luc Vautravers

Le Grand Prix automobile d'Agadir ressuscité ? Inchallah non !

Dernière mise à jour : 2 janv. 2020


Dans les années qui ont précédé le tremblement de terre de 1960 (voir Les manifestations du 50e anniversaire du séisme de 1960 commencent et 50e du tremblement de terre : une princesse, une émission, un site), Agadir s'enorgueillissait d'accueillir un Grand Prix international de vitesse, dont voici l'affiche de 1956. La première édition s'est déroulée en 1951, sur un tracé, me dit-on, qui passait près de la plage, puis prenait en direction de l'ancien quartier de Talbordjt aujourd'hui entièrement disparu.

Les photos publiées ici datent de 1953. Le départ (tout en haut) était donné sur l'actuelle avenue Mohammed-V. On distingue, en première ligne, une Ferrari et à droite une Jaguar. Les noms des pilotes ne signifient plus rien aujourd'hui : celui du bolide italien se nommait Pagnibon et celui de la voiture britannique Simone. La compétition comprenait aussi une catégorie "petites cylindrées" (ci-dessus) : des modèles Panhard, Simca, Renault de "Monsieur tout le monde", ou presque.

Le temps était encore à l'amateurisme et au bénévolat. Les membres du club automobile d'Agadir fonctionnaient ainsi comme commissaires. La ville du Souss avait son héros : André Guelfi, qu'on voit au premier plan sur la photo ci-dessus, en train de devancer une Ferrari (voir André Guelfi, "Dédé la Sardine", d'Agadir à l'affaire Elf).


Les organisateurs du Grand Prix d'Agadir connurent leur plus grande heure de gloire en 1955. Le Maroc se trouvait alors encore sous Protectorat français. Le résident général Francis Lacoste (ci-dessus) était le personnage le plus puissant du pays, le sultan ayant été exilé à Madagascar. Il présida la manifestation, d'un pas altier qui dit tout... Mais déjà l'édifice colonial se fissurait.


En attendant, le virage de Talbordjt (ci-dessus) était noir de monde. Tous ces bâtiments s'écroulèrent malheureusement cinq ans plus tard, lors du tremblement de terre, puisque situés sur des étendues aujourd'hui interdites à la construction, puisque soumises au risque sismique. On constate d'ailleurs la proximité de l'Atlas, en arrière-plan.

Ci-dessus, l'une des plus intéressantes photos datant de cette époque. Prise de haut, elle montre la grille de départ.


Ce n'est pas le tremblement de terre de 1960 qui tua le GP d'Agadir, mais la volonté de déplacer cette compétition à Casablanca, pour y accueillir des véhicules de Formule 1. Ce qui fut chose faite en 1957. Mais, l'année suivante, un drame éclata et le Maroc perdit son Grand Prix.


Hors de prix


L'éventualité de faire revivre le Grand Prix du Maroc à Agadir, en tant que manche du championnat du monde de Formule 1, a agité les esprits il y a quelques années. J'ai lu que le roi Mohammed VI, féru de sports mécaniques, lui qui s'adonne au jetski, avait demandé qu'une étude soit effectuée sur la question.


Mais il est bien vite apparu que concurrencer Bahreïn ou Singapour serait hors de prix (c'est le cas de le dire). Pour ma part, je suis convaincu que l'idée de la réédition d'une course de ce type dans un pays comme le Maroc est aujourd'hui dépassée, et ringarde, même si Marrakech tente depuis 2009 de faire revivre le mythe, au niveau inférieur des voitures de tourisme. Je dirai dans des messages à venir quels types de mobilité favorables à l'environnement Agadir aurait intérêt à promouvoir.




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