Sous l'impulsion du roi Mohamed VI, dont j'ai déjà dit que je suis un supporter convaincu, le Maroc s'est lancé un énorme défi, nommé Vision 2010 et qui consiste à accueillir 10 millions de touristes dans deux à trois ans, alors que le pays en a reçu 7,4 millions en 2007. Objectif : dynamiser un secteur devenu capital de l'économie marocaine et créer des dizaines de milliers de places de travail. Les Marocains les attendent, et ce n'est pas peu dire, quand on constate la proportion énorme du chômage, y compris parmi les jeunes bardés de diplômes. Souvenons-nous aussi que le tiers des 30 millions de Marocains ont 14 ans ou moins... Dans ce contexte, le plan Azur prévoit la création de six nouvelles stations balnéaires appelées "de nouvelle génération", c'est-à-dire respectueuses de l'environnement (deuxième image), dont trois se trouvent dans le Sud marocain.
Il s'agit de Mogador (ancienne appellation ressuscitée d'Essaouira), de Taghazout, à quelques kilomètres au nord d'Agadir, donc tout proche de chez moi (première photo), et de Plage Blanche (à proximité de Guelmim, tout au sud, à la hauteur des Canaries (deuxième photo). Les deux premières seront bâties à proximité de stations existantes. Taghazout est d'ailleurs déjà une destination fort courue des Marocains et des amateurs de surf. Plage Blanche elle, sortira du néant, au milieu de nulle part...
Je vous invite à voir ci-dessus l'un des épisodes de l'émission "ECO.décode" que j'ai produite et présentée pour les télévisions régionales suisses romandes. Dans cette épisode intitulé "Les avions low-cost débarquent", le ministre du tourisme Adil Douiri souligne l'importance du transport aérien pour le développement du tourisme au Maroc et notamment le plan Azur.
Interrogations
Des intentions aussi colossales que celles qui sont rassemblées sous la bannière du plan Azur ne pouvaient que rencontrer des difficultés. Ce fut effectivement le cas - et c'est encore le cas s'agissant d'un certain nombre de ces projets. Mais, d'une manière générale, il semble que le plan Azur soit en train de sortir de l'ornière, puisque les premières constructions s'ouvriront cet été, bien qu'il faille encore s'attendre à beaucoup de surprises... L'une des interrogations principales résidera encore longtemps dans la question de savoir si l’arrivée en masse sur le marché de lits balnéaires, qui symbolisent le tourisme de masse, est conciliable avec l’image d’un tourisme marocain d’abord culturel et donc perçu comme un produit de qualité.
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