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Photo du rédacteurJean-Luc Vautravers

Le portrait du Glaoui, pacha de Marrakech, peint par Jacques Majorelle, mis en vente

Dernière mise à jour : 5 sept. 2020


Dernier pacha de Marrakech, soit l'équivalent du vice-roi du Sud du pays, le légendaire Thami El Glaoui revient dans l'actualité. Son magnifique portrait peint en 1918 par Jacques Majorelle figure parmi les œuvres vedettes de la mise aux enchères organisée ce 27 juin à Casablanca par la Compagnie marocaine des œuvres et objets d'art (CMOOA). Intitulée "Une identité marocaine", cette vente est la 68e dans l'histoire de cette société, qui se prévaut d'être la plus ancienne maison de vente aux enchères du monde arabe.


Le pacha restitué par Majorelle se tient dans une attitude méditative, tenant un coran entre ses mains.


Selon la CMOOA, Jacques Majorelle souhaitait réaliser un portrait du pacha d’une facture quasi-photographique, qui donnerait à voir, au-delà de l’image, ses qualités et ses vertus. Le portrait qu'il a signé à son arrivée à Marrakech, et qui constitue en quelque sorte un acte d'allégeance, restitue non seulement la richesse toute symbolique du zellige, mais souligne aussi la force de la présence du pacha, alors que Thami El Glaoui se trouvait au sommet de sa puissance et de sa gloire, qui durera jusqu'au retour de Mohammed V de Madagascar. Celui-ci devait sonner le glas du Glaoui et déboucher sur l'Indépendance.


Cette huile sur toile de 100 x 81 cm est rehaussée d'un cadre de fort belle apparence, réalisé par Majorelle et son épouse. Le prix en est fixé entre 1,8 et 2 millions de dirhams, soit à un peu moins de 200'000 euros.

Une autre oeuvre de Majorelle,"La cueillette des dattes, Marrakech", fusain et gouache à rehaut métallique sur papier, a récemment été adjugée à 720'000 dirhams (75'000 euros environ).


Ci-dessus dans son atelier de Marrakech, qui deviendra le Jardin Majorelle et voisinera avec le Musée Yves Saint Laurent, le plus célèbre des peintres orientalistes du Maroc serait bien étonné de sa flamboyante réussite posthume, lui qui termina sa vie dans le dénuement.

La vente de ce 27 juin met aussi en valeur des pionniers de la modernité marocaine et leurs héritiers, comme Jilali Gharbaoui (première oeuvre, créée en 1969), dont une autre composition, tout aussi reconnaissable, a droit à la couverture du catalogue. Citons encore Chaïbia Tallal et son huile sur toile intitulée "Les Tisseuse de Chtouka", qui date de 1987.


Nous aurons bouclé la boucle en signalant que des tableaux de feu Hassan El Glaoui, peintre apprécié de Mohammed VI, figurent parmi les oeuvres cherchant preneur lors de cette vente aux enchères. Or Hassan El Glaoui n'est autre que le fils de Thami El Glaoui...

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