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Le président américain élu Joe Biden, ami du Maroc comme les Clinton ?

Dernière mise à jour : 20 juil. 2023


Joe Biden a-t-il déclaré en 2014 à Marrakech qu'il est tombé amoureux du Maroc ? C'est ce que des messages largement partagés affirment sur Facebook, mais il s'agit d'une fausse information. Le nouveau président élu américain est-il un ami du Maroc, à l'instar des Clinton? Il avait en tout cas été reçu en grande pompe au Royaume en 2014 (voir la vidéo ci-dessus), par le premier ministre de l'époque, l'islamiste modéré Abdelilah Benkirane, qui lui-même avait été accueilli quelques mois plus tôt à la Maison-Blanche.


Pourquoi l'affirmation selon laquelle le président élu des Etats-Unis serait tombé amoureux du Maroc circule-t-elle en boucle ?

En réalité Joe Biden a participé le 20 novembre 2014 au 5e Sommet Global de l'Entrepreneuriat, qui s'était déroulé à Marrakech. A cette occasion, il avait évoqué le souvenir de l'ambassadeur américain Christopher Stevens, lâchement tué le 11 septembre 2012 par des djihadistes d'Ansar al-Charia dans l'enceinte diplomatique américaine de Benghazi, en Libye.


Ainsi qu'on peut l'entendre en visionnant la vidéo ci-dessus, le vice-président de Barak Obama avait précisé qu'en 1983 et en 1984, dans le cadre de l'organisation non gouvernementale "Les corps de la paix", Christopher Stevens avait enseigné l'anglais dans une petite ville de l'Atlas. A la suite de ce séjour, Stevens avait déclaré être tombé amoureux du Maroc. Ce qui l'avait ensuite amené à occuper plusieurs postes en Afrique du Nord et à devenir ambassadeur en Libye. La déclaration d'amour au Maroc n'émane donc pas du président américain élu.


"Une porte verts l'Afrique"


Joe Biden peut-il néanmoins être considéré comme un ami du Maroc ? Lors de son intervention de Marrakech, il n'avait pas manqué d'effectuer l'incontournable rappel d'un fait historique : le Maroc avait été le premier pays à reconnaître l'existence des Etats-Unis, en 1777. En 2014, il avait surtout considéré le Maroc comme "un partenaire économique important, une porte vers l’Afrique". Et, joignant le geste à la parole, il avait annoncé une enveloppe additionnelle de 50 millions de dollars destinée à la formation au Maroc, à travers le MCC (Millennium Challenge Corporation).


A cette occasion, Joe Biden avait aussi été reçu par le roi Mohammed VI au Palais royal de Fès.

Le soutien d'Hillary Clinton


Figures charismatiques du Parti démocrate auquel appartient Joe Biden, tant Bill Clinton que son épouse Hillary et leur fille Chelsea sont réputés proches de la maison royale marocaine. La candidate malheureuse de la présidentielle de 2016 était présente à Ouarzazate, en 2009, en tant que secrétaire d'Etat, lors du lancement, devant le roi Mohammed VI, de l'immense programme marocain de production d'énergie électrique d'origine solaire.


Qualifié de "plus Marocaine des Américaines", Hillary Clinton avait souvent fait la promotion du "génie marocain". Elle porte même le caftan avec aisance (photo). Le plus important, pour le Royaume, résidait toutefois dans son soutien au projet marocain d'autonomie du Sahara occidental, qu’elle jugeait "réaliste".


En 2016, le secrétaire d'Etat John Kerry avait participé à la conférence sur le climat COP22, à Marrakech. Pour la petite historie, il avait acheté une vingtaine de tapis berbères, à moins, avions-nous écrit, que ce n'ait été Donald et Melania Trump...


Certains observateurs marocains craignent aujourd'hui que des réseaux hostiles au Maroc se remobilisent, en particulier sur la question des Provinces du Sud. Ils craignent par exemple que la nièce de feu Robert Kennedy, Mary Kerry Kennedy, militante "activiste" des droits de l’homme, reprenne du service. D'où l'idée que la diplomatie marocaine se rapproche des démocrates américains.

Ivanka Trump aussi


Sous Donald Trump, le Maroc était bien en cour à Washington. En novembre 2019, Ivanka Trump, fille et conseillère du président sortant, avait été reçue à Rabat, avec tous les honneurs (photo). Elle avait loué le Royaume, qui, selon elle, a réussi à mettre en place des réformes "importantes et audacieuses" en matière d'autonomie des femmes. En écho, à la Maison-Blanche, son père avait relevé que le Maroc figure parmi "les modèles les plus distingués” de l’Initiative de développement économique des femmes. Plus important pour le Royaume, Trump, très critique vis-à-vis des "marxistes" du Polisario, avait agi pour que les fonds alloués au Maroc aillent à la coopération au Sahara marocain.


Du temps de Barak Obama, Michelle, l'épouse de ce dernier, avait débarqué à Marrakech en juin 2016, pour promouvoir l'initiative "Let's girls learn", en partenariat avec le Maroc.


Quel que soit le parti au pouvoir...


Ainsi qu'on le voit, dans les faits, quel que soit le parti au pouvoir à Washington, le Maroc entretient d'excellentes relations avec la puissance mondiale No 1. Les Forces armées royales mènent d'ailleurs régulièrement des manoeuvres militaires avec l'Armée américaine et les pays de l'OTAN. Le Royaume est aussi un client important de l'industrie de l'armement des Etats-Unis

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