A Agadir, l'ouverture prochaine du Lion Parc est attendue avec intérêt. Elle permettra d'approcher les animaux de très près, à bord de sa voiture ou d'un véhicule mis à disposition par le promoteur. Si l'on en croit les déclarations de ce dernier, on y verra des lions de l'Atlas, également nommés lions de Barbarie, qui seront les stars du futur parc. Celui-ci devrait ouvrir ses portes en 2023, sans qu'une date précise n'ait pour l'heure été avancée. Disparue à l'état sauvage dans les années 1940, cette espèce se reproduit aujourd'hui dans les zoos. Appelé "le lion des lions", compte tenu de sa taille, particulièrement imposante, et de sa crinière volumineuse et foncée, qui va jusqu'au milieu du ventre, c'est un superbe et robuste animal, tel Volcan (photo ci-dessus), un mâle de huit ans et 215 kilos, transporté en novembre 2020 du Maroc au Parc zoologique de Paris, situé dans le bois de Vincennes.
Dans la première étape de développement du Lion Parc situé à Drarga, à côté de l'extraordinaire Croco Parc, 45 fauves sont appelés à le peupler. Selon le promoteur Hakim Abdel Hafid, ils seront 65 au terme de la seconde étape. On pourra aussi y admirer des lions d’Afrique et des lions blancs, dont la taille est toutefois inférieure à celle des lions de l'Atlas (vidéo).
Les lions de l'Atlas ont une importance toute particulière au Maroc. Symbole du Royaume, ils sont également le surnom de l'équipe nationale de football et en conséquence un motif fort de fierté pour le peuple marocain. Ayant vécu depuis des temps immémoriaux dans les montagnes de l’Atlas, où il côtoyait les humains (photo), le Panthera Leo Leo, nom scientifique du lion de l'Atlas, aurait été observé pour la dernière fois à l’état sauvage en 1942 au nord de tizi n’Tichka, col qui relie Marrakech et Ouarzazate. Il aurait été abattu cette année-là.
En 1970, le roi Hassan II offrit au Jardin zoologique de Témara, près de Rabat, plusieurs spécimens de la collection privée royale ayant appartenu à son père Mohammed V. D’autres lions de la même collection avaient été donnés, durant la même période, à des zoos au Royaume-Uni, en Allemagne et aux États-Unis. Aujourd’hui, il existe moins de 90 lions de l'Atlas à travers le monde, dont une quarantaine au nouveau Jardin zoologique de Témara, qui y disposent de quelque 25 hectares (à droite sur la carte du zoo). En novembre 2021, les lionnes Rosy et Tazyka ont donné naissance à cinq lionceaux. La lignée est ainsi sauvée.
L’entretien de ces animaux coûte très cher, puisqu'ils mangent en moyenne sept kilos de viande par jour. De tout temps, le lion de l'Atlas a été considéré comme une bête à l'appétit exceptionnel et la plus puissante. A l'époque des Romains, il combattait les gladiateurs dans les arènes. A Volubilis, près de Meknès, on a retrouvé un gladiateur (photo), aujourd'hui exposé au Musée de l'histoire et des civilisations de Rabat, qui rappelle ces combats homériques.
Jusqu’au début des années 2000, le Maroc caressait le rêve de réintroduire le lion de l’Atlas dans une réserve naturelle de 10'000 hectares située dans la région d'Azilal. Ce projet a dû être abandonné en cours de route. Les défis étaient trop nombreux pour faire revivre l'image d'Epinal de cette bête féroce vivant en liberté (photo). D'où le choix d’un programme d’élevage en captivité de cette espèce emblématique du Royaume, dont le Lion Parc d'Agadir sera l'un des éléments de la chaîne.
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