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Photo du rédacteurJean-Luc Vautravers

Ouled Teima se modernise, mais les dangers guettent


La ville d'Ouled Teima est la plus proche du Jardin aux Etoiles. En voiture, on y arrive en moins de dix minutes. Construite de manière rectiligne aux abords des grand axes routiers qui la traversent, cette localité de 60'000 habitants environ n'est certes pas la plus belle du Maroc. Même si elle se trouve au coeur du verger de la Vallée du Souss, elle est architecturalement assez banale, mis à part un gigantesque riad, très bien caché d'ailleurs, dont il faudra que je vous parle un jour... Depuis que j'y suis venu pour la première fois, il y aura bientôt deux ans et demi, elle a pas mal changé, et en bien.


La cité fait en effet partie des villes moyennes que les autorités marocaines ont décidé de développer, de manière à éviter les trop grandes concentrations démographiques dans des villes comme Marrakech ou Agadir. Les travaux publics entrepris ces derniers mois témoignent de cette volonté. La chaussée principale a été élargie, les contre-allées goudronnées et d'innombrables palmiers plantés. L'éclairage a été renouvelé. Des cafés accueillants sont apparus. Au centre des giratoires (ou des ronds-points), de nouveaux terre-pleins ont été conçus.

De jolis palmiers - parmi les plus chers ! - y ont été plantés. Les géraniums ne devraient pas tarder à recouvrir ces surfaces de blanc et de rouge.


Ouled Teima vaut le détour le jeudi, lors du marché hebdomadaire. C'est ici que l'on trouve les agrumes et les légumes les plus frais du pays

A l'origine, c'était une cité berbère, ainsi qu'en témoigne son ancien nom Houara, toujours d'ailleurs utilisé. D'après ce que j'en sais, les Imazighen et les Arabes coexistent sans difficulté. Mustapha et Amad, l'un Berbère, l'autre Arabe, tendent à la prouver.


Amad a trouvé un travail dans un cyber-café. Les jeunes et parfois les moins jeunes se rendent fréquemment dans ce type de boutiques dont les ordinateurs sont reliés à Internet, la liaison à domicile étant encore rare - et chère ! - au Maroc. Mais cet accès à la modernité ne va pas sans couacs : il y a une dizaine de jours, il était impossible d'y faire imprimer une photo et la plupart des postes de travail ramaient comme des dromadaires n'ayant plus été nourris depuis des semaines...

Pesticides périmés

L'un des dangers qui guettent la population d'Ouled Teima réside dans les pesticides périmés qui seraient encore largement utilisés dans la production de fruits et de légumes. Il faut prendre très au sérieux les risques qui en découlent pour la santé. D'une part lors de la consommation des produits exportés. D'autre part quant aux effets de ces pesticides sur la nappe phréatique, bien qu'il existe une station d'épuration des eaux située au nord-ouest d'Ouled Teima. Il y a bientôt deux ans, j'ai d'ailleurs eu l'occasion de goûter de l'eau d'un puits qui venait d'être foré au nord d'Ouled Teima. On m'avait assuré qu'elle était excellente à la consommation. J'en ai été malade durant trois semaines....


En revanche, situé à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest et foré dans un endroit non contaminé de la nappe, mon puits d'Ouled Alioua (photos ci-dessus) donne une eau excellente. J'ai eu de la chance ! Je la déguste avec grand plaisir, surtout lorsqu'elle est glacée, et en suis venu à l'appeler mon "champagne du Jardin aux Etoiles". J'en connais même qui en remplissent des bouteilles de plastique pour en avoir chez eux...

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