Agadir est le premier port de pêche du Maroc. Il faut aussi dans les années 80 le premier port sardinier du monde. Voici une vue prise de l'ancienne kasbah, avec au fond la Marina (Agadir au Maroc : une agglomération de 700'000 personnes) et au premier plan le port de pêche et son bassin de 42 hectares.
La criée se tient dans un vaste hangar... fort animé et à proximité duquel on peut acheter du poisson à petits prix, ainsi que je l'avais signalé sous Agadir : du poisson très frais à bon compte.
Les conserveries gadiries de sardines Belma, fondées en 1947, avaient dû cesser leurs activités à la suite du séisme de 1960. Situées à l'époque dans la zone industrielle d'Anza, tout près du port et donc de l'épicentre, leurs usines ont ensuite été reconstruites dans le quartier des Abattoirs (dits "Battoir" par le Gadiri contemporain moyen, qui ne sait plus quelle est son origine).
Aujourd'hui, l'ancien quartier industriel des Abattoirs se retrouve au centre de la cité et Belma est implantée dans la zone industrielle d'Aït Melloul, non loin de l'aéroport d'Al Massira. Un déplacement vers la périphérie qui représente à lui seul un résumé du développement d'Agadir ces derniers décennies ! J'ai lu que les usines actuelles Belma sont flambant neuves mais on n'en trouve pas confirmation sur le site pourtant assez complet de cette entreprise. Celle-ci emploie un millier de personnes, avant tout sur la base de contrats à durée déterminée, donc plus précaires.
La société Belma, pour prendre cet exemple, conditionne aussi le maquereau et l'anchois. Ses sardines sont commercialisées sous des marques comme Anza, Belma et Armorial. On retrouve cette dernière chez les grands distributeurs hexagonaux comme Carrefour, Auchan et Leclerc.
Pourquoi les pêcheurs gadiris ramènent-ils autant de sardines (Sardina Pilchardus Walbaum) de l'Atlantique ? Parce que ces poissons et 250 autres espèces, qui migrent le long des 3'500 km de côtes marocaines, profitent des upwellings, remontées d’eaux riches en nutriments. Comment ce phénomène se produit-il ? Lorsque le vent souffle depuis les terres, il emmène au large l'eau chaude, qui est naturellement remplacée par de l'eau froide qui vient des profondeurs et rafraîchit les cotes. Cette eau froide ayant une teneur plus importante en oxygène, les poissons s'y précipitent en abondance. CQFD.
La pêche marocaine reste à 75 % artisanale, avec ses chalutiers et ses petites barques à moteur. Cette flotte a beaucoup vieilli. On se demande même comment certaines de ces embarcations tiennent encore l'eau... C'est pourquoi le ministre de l'agriculture et de la pêche vient de lancer un programme de renouvellement, qui s'appuie sur des subventions publiques. La pêche n'est pas un secteur négligeable. Agadir compte quelque 12'000 pêcheurs et plus de 50'000 autres personnes y vivraient de cette activité.
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