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Photo du rédacteurJean-Luc Vautravers

Quand Agadir aura-t-elle des transports publics dignes de ce nom ?


Quelle misère, les transports publics à Agadir ! Vétustes, délabrés, les bus y sont aussi en nombre insuffisant : une cinquantaine pour une agglomération d'un peu moins d'un million d'habitants, de surcroît cité universitaire ! C'est dire que les horaires ne sont aucunement tenus. Un vrai calvaire pour les usagers. Pour ma part, je ne me suis jamais aventuré dans un de ces véhicules brinquebalants à l'allure improbable. Je ne crois pas que beaucoup de touristes les empruntent d'ailleurs, et je ne les leur conseille pas ! En cas de besoin, il vaut mieux utiliser les petits ou les grands taxis, très inconfortables d'ailleurs...


Le mauvais état des bus aboutit par exemple à des incendies, ainsi que le montre la deuxième photo ci-dessus. La situation s'est encore aggravée ces derniers temps, par la fin d'activité de la compagnie privée Zetrap, tombée en faillite à la suite d'un conflit social. La mise au rencard des bus Zetrap a contraint la compagnie publique survivante, la Régie autonome de transport urbain d’Agadir (RATAG), de louer d'urgence 20 bus supplémentaires.

On s'active toutefois du côté des autorités gadiries : 156 autobus neufs (première photo) devraient prendre la relève. Des tramways sur pneus appartenant à une tout autre génération (deuxième photo) sont projetés. Ils sont destinés à rouler sur deux axes, d'Aït Melloul à la place Salam, au centre de la ville, et de Tikiouine jusqu’au port. Un billet unique serait créé en périmètre urbain, d'un montant de quatre dirhams seulement. Des giratoires améliorent déjà la fluidité de la circulation. Une étude menée en collaboration avec la ville de Nantes prévoit des voies réservées aux bus. ALSA à la rescousse


La gestion du transport par autobus a été confiée à la société espagnole ALSA, qui assume déjà celle de Marrakech et a remporté l'appel d’offres lancé par la wilaya (préfecture) de la Région Souss-Massa-Drâa. Elle était la seule entreprise postulante. Elle aura la lourde tâche de réussir là où la RATAG avait creusé un gouffre financier, accumulant une dette de plus de 100 millions de dirhams (10 millions d'euros environ).


Ce marché est toutefois suspendu par décision de justice, suite à un différend qui oppose une autre société de transport privée, Europa Bus GAB, à Rachid Filali, wali (préfet) de la Région, accusé de faux en écriture. Le ministre de l’intérieur a été appelé à débrouiller cet écheveau.

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