Le cinéma Salam d'Agadir est mythique. Construit en 1946, il a survécu au tremblement de terre de 1960 (notre photo). Sa configuration architecturale en forme de selle de cheval s'était révélée diablement antisismique ! Le 28 mai 2022, le maire de la ville Aziz Akhannouch, par ailleurs chef du gouvernement marocain, annonçait que ce cinéma, qui a marqué plusieurs générations de Gadiris, allait être réhabilité, à la suite du don de l'immeuble à la Ville par son propriétaire, l'homme d'affaires Aziz Aboulmajd. Un peu plus de deux ans plus tard, la Municipalité montre qu'elle a de la suite dans les idées : elle lance une consultation citoyenne, pour déterminer la future fonction du bâtiment.
Geste tout à l'honneur de la Ville, une plateforme consultative (notre photo) a été créée à cet effet sur son site Internet. Les habitants d'Agadir y ont la possibilité de soumettre leurs suggestions, de manière anonyme ou pas, non seulement en arabe et en tamazight, mais aussi en français. Une attention qui sera appréciée des francophones.
Plusieurs affectations sont proposées : centre culturel multifonctionnel, cinéma d'art et d'essai, espace de co-working et innovation, théâtre et performances, centre d'éducation et de formation, galerie d'art et musée ou encore centre digital.
Le dernier délai pour envoyer les réponses en ligne échoit le 30 novembre. "Votre participation est essentielle pour faire de ce projet un succès", souligne la Ville. Cette dernière ajoute qu'elle diffusera les réponses, tout en se réservant le droit de les filtrer et de "ne pas publier les propositions jugées inappropriées ou offensantes".
Cette plate-forme consultative permet aussi de se prononcer sur le nom de trois piscines couvertes qui seront bientôt ouvertes au public, dans les quartiers Al Houda (notre photo), Aghroud (Bensergao) et Hay Mohammadi et qui s'ajoutent à la piscine olympique prévue près du Grand Stade Adrar.
La consultation citoyenne est très tendance. Elle génère une émulation démocratique, mais peut aussi se révéler décevante aux yeux de certains. La précaution prise de suggérer des affectations précises pour le cinéma Salam est toutefois de nature à éviter cet inconvénient.
L'œuvre de l'architecte Georges Appéré (notre photo) aura une nouvelle vie culturelle, alors même qu'elle semblait un temps devoir être la proie d'appétits immobiliers !
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