Les Européens se demandent souvent s'il existe du vin au Maroc. Et bien oui, il y en a, et il n'est pas négligeable, tant en quantité qu'en qualité ! L'écrasante majorité des restaurants et hôtels touristiques en servent d'excellents. Une autorisation officielle est nécessaire. Ceux qui, pour des raisons religieuses, ne font pas figurer de vin à leur carte autorisent les amateurs de bons crus à en emporter avec eux à leur table. C'est par exemple le cas à Villate Limoune, à deux pas de mon riad, une des meilleures tables de la Région Souss-Massa. Une astuce à ne pas oublier ! J'ai évidemment planté des vignes au Jardin aux Etoiles. En voici une ci-dessus au chemin du Couchant. Mais je ne produis pas (encore) mon propre vin.
Depuis une douzaine d'années, j'ai suffisamment goûté de crus marocains différents pour exprimer une opinion sur leur qualité. Les essayer, c'est les adopter ! La gamme des blancs comprend des crus toujours gouleyants, très agréables à boire au soleil, à l'apéritif ou en accompagnement d'un plat léger, marocain ou non. Un CB Initiales ou un Médaillon blanc fera danser votre palais.
Les rouges sont évidemment plus robustes. Comme souvent les vins du grand sud, leur force de caractère ne leur donne pas autant de prestige que les meilleurs crus français, suisses ou italiens. Ils me plaisent toutefois beaucoup. Le cadre et l'ambiance font énormément ! Devant un tajine, un Guerrouane rosé, un Terres Rouges, ou encore mieux un Volubilia, voire un Château Roslane supportent parfaitement la comparaison avec de grands vins européens.
Numéro un de la viticulture marocaine, Les Celliers de Meknès (notre photo) comptent 2'000 hectares de vignes. Visitons l'extraordinaire Château Roslane, à l'ouest de Meknès !
Thalvin, à Ben Slimane, près de Casablanca, couvre 1'000 hectares et produit la Cuvée du Président, assemblage à base notamment de cabernet sauvignon et de bonne notoriété.
Né lui aussi au pied de l'Atlas, le Boulaouane rouge est encore vendangé à la main et vinifié de façon artisanale. C'est un vin de qualité, rond et équilibré.
Conséquence du phylloxéra
L'essentiel des vins marocains provient de la région de Fès et de Meknès. Comme partout ou presque où les Romains mirent le pied, la culture de la vigne au Maroc se développa grâce à eux, notamment à Volubilis. Rescapée de l'islamisation du pays, elle connut un regain lorsque, à la fin du 19e siècle, les viticulteurs français ruinés par le phylloxéra vinrent y chercher de nouvelles terres de culture.
Dans son ensemble, la vigne marocaine représenterait 50'000 hectares. Mais l'essentiel de la production est vendue sous forme de raisins de table. Moins d'un quart des fruits sont transformés en vin, le rouge représentant près de 80 % du total. Interdiction... officielle
Comme on le sait, le Coran interdit de boire de l'alcool. C'est pourquoi les musulmans pratiquants, qui sont massivement majoritaires au Maroc, ne connaissent guère le goût du vin et sont parfaitement ignorants de toutes les subtilités vinicoles qui nous ravissent.
Ce qui n'empêche pas une minorité (assez importante !) de goûter au fruit défendu, plutôt pour s'enivrer d'ailleurs, ainsi qu'on s'en aperçoit, à Agadir, devant les caisses du supermarché Atacadao. Notre photo ci-dessus : avec des amis du Jardin aux Etoiles, à la sortie de ces gondoles bien pourvues. En mains musulmanes, les chaînes concurrentes Marjane et Asswak Assalam, elles, prohibent toute vente d'alcool.
Autres points de vente d'alcool que nous avons testés à Agadir : Magasins Carrefour (quartier de Dakhla, près des facultés, Talborjt, ancienne ville, et quartier Houda, le plus proche), Uniprix et Anaprix, à proximité de l'Hôtel de ville et de la place Kamal et enfin Boutique Nicolas. Voir détails sur notre page Alimentation et boissons.
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